Découvre cette dixième prédication de notre série sur l’épître aux Colossiens. Clique ici pour accéder directement au sommaire de cette série.
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13Vous qui étiez morts en raison de vos fautes et de l'incirconcision de votre corps, il vous a rendus à la vie avec lui. Il nous a pardonné toutes nos fautes, 14il a effacé l'acte rédigé contre nous qui nous condamnait par ses prescriptions, et il l'a annulé en le clouant à la croix.
Colossiens 2.13-14
En guise de préparation
Ce passage est probablement le centre théologique de cette belle lettre. C’est une célébration de la vie de l'Évangile, et une affirmation de ses dimensions spectaculaires…
J’aimerais que nous fassions un petit exercice…
Prenez une feuille de papier imaginaire… Notez dessus la liste des actions que vous regrettez le plus. Prenez le temps d’explorer votre conscience… ce qui susciterait le plus de honte… là où vous aimeriez tant qu’il y ait un "retour en arrière", un reset... C’est fait?
Si vous ne savez pas quoi noter, je vais vous aider en vous posant cette question: Qu’est-ce que vous voudriez que la personne à vos côtés ne sache jamais?
Maintenant, gardez ce bout de papier avec vous…
Christ fait renaître entièrement
Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses.
Colossiens 2.13
C’est un langage que nous connaissons bien: le péché engendre la mort. C’est le témoignage universel de l’Écriture:
…le jour où vous en mangerez, vous mourrez…
Genèse 3.3
Car le salaire du péché, c’est la mort…
Romains 6.23a
C’est un langage que l’on retrouve souvent en Éphésiens:
Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés…
Éphésiens 2.1
Nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ — c’est par grâce que vous êtes sauvés.
Éphésiens 2.5
Il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus.
Éphésiens 2.6
Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre: cela, c’est la seconde mort.
Apocalypse 21.8
La mort est la condition universelle de l’humanité.
Quel est l’homme qui peut vivre et ne pas voir la mort, ou faire échapper son âme à l’emprise du séjour des morts?
Psaume 89.49
La mort est la conséquence de la rupture des liens entre Dieu et les hommes. Plus spécifiquement, l’impossibilité de manger du fruit de l’arbre de la vie, qui existait en Éden et permettait de vivre éternellement. L’homme est exclu d’une communion avec Dieu, transformé dans sa nature physique, incapable de manger de l’arbre de la vie.
C’est d’ailleurs par opposition qu’est donnée la belle promesse de la vie éternelle:
Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.
Apocalypse 2.7
Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.
Apocalypse 22.2
Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville!
Apocalypse 22.14
L’apôtre Paul contraste la vie avant la conversion avec celle d’après la conversion. Dans la première partie du contraste il écrit: “Vous étiez morts”
- par les offenses: Le terme évoque l’idée de trébucher, de dévier de son chemin. C’est l’un des nombreux termes liés à la notion de péché. Et l’ampleur de nos actes mauvais est gigantesque. Lorsque nous avons le désir de commettre le mal, Dieu observe déjà la racine de ce mal en nous. Lorsque nous ne faisons pas le bien que nous devrions faire, nous nous rendons coupable de péché nous dit Jacques. C’est pour cela qu’il faut être très prudent quand on se juge les uns les autres: en jugeant ce qui est visible, ou oublie que le péché est autant l’omission que l’action. Et qui parmi nous peut se dire juste? Toutes les paroles vaines prononcées, tous les actes égoïstes, toutes les passions de désirs immoraux – le manque d’amour…
- par l’incirconcision: C’est une manière très péjorative dans la Bible de parler des non-Juifs. Vous êtes incirconcis, c’est-à-dire que vous ne faites pas partie du peuple de l’alliance, vous ne connaissez pas le Dieu d’Israël. Mais l’apôtre Paul renforce l’expression. Vous n’étiez pas seulement incirconcis – c’est-à-dire avec le prépuce coupé. C’est toute votre chair qui était incirconcise. Cf. le message précédent: la circoncision témoignait d’une alliance, mais elle annonçait une circoncision du cœur, de l’entièreté de l’être (Dt 30.16). Et Paul dit que votre être tout entier n’était pas circoncis, n’était pas consacré à Dieu…
C’est ainsi que ces deux causes (les offenses et l’incirconcision) engendrent la mort. L’homme est spirituellement mort (c’est-à-dire qu’il ne voit pas Dieu ni ne le cherche véritablement) et il va physiquement mourir, restant à jamais éloigné de lui.
Mais constatez que les temps du verbe sont au passé. Constatez aussi ce que Dieu a fait, et les résultats de la conversion.
Il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses.
Colossiens 2.13
La conversion, est une naissance. Une nouvelle naissance. C’est exactement ainsi que Dieu le formule à Nicodème (Jn 3.3-5).
Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures.
Jacques 1.18
Vous qui avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu.
1 Pierre 1.23
Comment?
Les conditions de Jacques et de 1 Pierre sont déjà explicites: Par la Parole. C’est en comprenant la promesse de Dieu, et en l’accueillant personnellement avec confiance, que Dieu nous fait renaître.
C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
Éphésiens 2.8
Le livre de Actes explicite les chemins de la nouvelle naissance:
Repentez-vous donc et convertissez vous.
Actes 3.19
Dieu donne cette nouvelle naissance, par la foi, par la confiance. Pourquoi ne pas maintenant exprimer à Dieu votre confiance en ce salut?
En tout cas, le résultat est exprimé en terme de vie nouvelle. Paul nous dit que Dieu “vous a rendus à la vie”!
C’est ainsi que Jean parle du résultat de l'Évangile.
Et voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Cela, je vous l’ai écrit, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.
1 Jean 5.11-13
C’est une vie que Dieu propose. Jésus dit qu’il est venu pour que ses brebis aient une vie "en abondance".
J’étais mort, sans Dieu, loin de Dieu. Et je vis, avec Dieu. Je vis! Le mode opératoire de cette renaissance, c’est qu’il nous a fait grâce de toutes nos offenses. C’est là où je suis tellement bouleversé.
Dans l’Évangile, six verbes expriment ce que Jésus a accompli: effacer, ôter, clouer au bois, dépouiller, livrer en spectacle; triompher. Regardons ce que Christ a fait.
Christ pardonne totalement
Il a effacé l’acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires; il l’a supprimé, en le clouant à la croix.
Colossiens 2.14
Effacer: mot utilisé pour éponger un liquide, pour le retirer complètement. Le même verbe est utilisé pour dire qu’il essuiera toute larme (Ap 7.17, 21.4), ou qu’il n’effacera pas nos noms (Ap 3.5). Dans le même contexte, voir Actes 3.19.
Acte rédigé: une note manuscrite reconnaissant un emprunt. Une reconnaissance de dette manuscrite… Une ardoise reconnue… À l’époque, on rédigeait un mot reconnaissant la dette, et elle était contresignée lors du remboursement.
Contraires: mot exprimant l'opposition, l'objection…
Dispositions: dogma, opinion, jugement, décret.
Il l’a supprimé: airo en grec, signifiant "élever du sol", "prendre sur soi-même", "porter", "éloigner ce qui a été élevé", "ôter", "emporter".
Il l’a cloué: exactement comme on le ferait avec quoi que ce soit qu’on clouerait sur un morceau de bois.
J’aimerais que vous perceviez le côté extravagant, ou plutôt "gigantissime" de ce que Paul dit ici. On va le relire…
Il a effacé l’acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires; il l’a supprimé, en le clouant à la croix.
Colossiens 2.14
Maintenant, j’aimerais que vous preniez le petit bout de papier dont on a parlé en début… Souvenez-vous, celui sur lequel vous avez noté ce que vous regrettiez le plus…
Il a effacé l’acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires; il l’a supprimé, en le clouant à la croix.
Colossiens 2.14
Vous faites quoi de ce papier? Si vous êtes à Christ, qu’est-il advenu de ce papier..?
Quelques objections:
- “C’est trop facile!”
- “Alors, ensuite je fais ce que je veux?”
- “Mais aujourd’hui, je dois le mériter…”
- “Et les péchés répétés?”
Quand Christ meurt pour nos péchés, il meurt en sachant tout de nous. Ce que nous étions (notre nature) et ce que nous ferons (nos actes). Et il prend l’ensemble sur lui. Nous sommes morts avec lui (notre nature et nos actes n’existent plus devant lui) et nous sommes vivants avec lui par sa résurrection (nous sommes une nouvelle création) et maintenant, nous vivons par amour. Par amour donc par désir. Par désir donc pour lui plaire. C’est l’amour de Christ qui nous motive à changer.
J’ai remarqué que nous avions tous des structures de péché différents. Pour certains, la dominante est...
- ...l’orgueil et le jugement des autres;
- ...la calomnie et le fait de casser les autres;
- ...les passions de la chair, la satisfaction des sens;
- ...une forme de superstition ou de magie, un mysticisme personnel;
- ...une forme de contrôle des autres;
- ...la colère et l’irritation;
- ...la paresse, le service de soi-même;
- ...l’apitoiement sur soi, ou le manque de reconnaissance;
- ...la soif de puissance ou d’autorité;
- ...le désir de sécurité matériel, ou l’amour de l’argent;
- et tant d’autres choses encore!
Si vous vous reconnaissez dans l’un des aspects de cette liste, vous savez combien il est difficile de changer. Vous retombez facilement dans les mêmes travers.
Où est notre espérance? Elle est dans son pardon! Il n’y a pas d’autre espérance que celle de l’amour de Dieu.
Dieu nous aime et nous pardonne non parce que nous le méritons, non parce que nos efforts sont suffisants, non parce que nous sommes évangéliques (!). Il nous pardonne uniquement parce que sa bonté l’a conduit à pourvoir à un moyen de grâce.
Vous souvenez-vous de Pierre? Trois fois, il a renié Jésus. Chaque fois plus gravement. Qu’est-ce qui l’a bouleversé? La loi ou le reproche de Jésus? Non! Son regard. Il pleura amèrement. C’est l’amour de Dieu qui doit bouleverser nos cœurs et nous motiver à la sainteté. Il n’existe aucune motivation supérieure à l’amour. L’amour de Dieu est si complet qu’il nous saisit pour nous faire avancer.
Prenez courage bien-aimés! J’ai besoin de ce courage! Il a pris mes péchés. Il a tout effacé. Il a entièrement pris ma culpabilité. Il m’a donné sa grâce. Il m’a fait grâce.
Où est votre papier? L’avez-vous déposé? Où est votre condamnation? L’avez-vous déposée?
La prostituée qui se convertit reçoit la même grâce, et revêt Jésus. L’avocat qui se convertit reçoit la même grâce et revêt Jésus. L’adultère, le menteur, le lâche, l’homosexuel, le tueur…
Vous n’êtes pas plus ou moins justes que le jour de votre conversion, parce que le salut, c’est une position que Dieu accorde, qui nous libère de toute culpabilité.
La grâce de Dieu est complète, mais elle est aussi pédagogique. C’est ainsi que Tite nous la décrit:
La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus. Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les œuvres bonnes. Ainsi dois-tu parler, exhorter et reprendre avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.
Tite 2.11-15
Ce n’est qu’après la grâce qu’on peut parler d’obéissance. L’amour de Dieu nous motive à cette obéissance.
Il existe deux extrêmes qu’il convient d’éviter:
- L’antinomisme / laxisme: Cette perspective se fiche de répondre à l’amour de Dieu par un désir et une marche qui honorent Christ. Elle ignore volontairement l’appel à vivre selon Dieu. Elle rejette toute loi, tout cadre, et considère que ce qui se passe dans son corps n’a aucune influence sur sa relation avec Dieu.
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L'un des plus grands obstacles qui nous empêche de placer l'Évangile au centre de notre vie, est notre désagréable tendance au légalisme. C'est un ennemi permanent du plan du salut de Dieu par la foi seule. Dès les premiers jours de l'Église, le légalisme a détourné les chrétiens de leur course, et les a conduit dans des impasses. […] Voici une définition simple dont je me sers: Le légalisme consiste à chercher à être pardonné et accepté par Dieu en lui obéissant. En d'autres termes, est légaliste quiconque agit comme s'ils pouvait obtenir l'approbation et le pardon du Seigneur par ses performances personnelles.
C.J. Mahanney, Une vie centrée sur la croix, p. 30
Ces deux extrêmes ont pour point commun qu’ils honorent l’homme. L’homme qui vit selon ses règles, croit mériter de Dieu son amour et son pardon. L’homme qui vit dans le dérèglement, croit que son péché n'a aucune conséquence dans sa relation à Dieu, alors que cela obscurcit sa communion, et peut même témoigner qu’il n’a rien compris à l'Évangile.
Conclusion
Bien-aimés, avez-vous posé votre culpabilité aux pieds de la croix, pour en être débarrassés, et pour entrer dans une relation où la grâce nous pousse à vivre selon Dieu?
Bien-aimés, regardez-vous avec grâce les frères et sœurs qui vous entourent?
Dans la même série:
- En Jésus seul! (Colossiens 1.1-5)
- L'Évangile en action (Colossiens 1.6-9)
- Les résultats de l'Évangile (Colossiens 1.10-14)
- La grandeur de Jésus (Colossiens 1.15-20)
- La réconciliation de Jésus (Colossiens 1.21-23)
- Le serviteur de Jésus (Colossiens 1.24-27)
- L'objectif ultime du serviteur de Jésus (Colossiens 1.27-29)
- Les vœux d'un serviteur (Colossiens 2.1-7)
- Le piège de "l’évangile+" (Colossiens 2.8-12)
- Le triomphe du Christ sur le péché (Colossiens 2.13-14)
- Le triomphe du Christ sur les démons (Colossiens 2.15)
- L’impasse du légalisme (Colossiens 2.16-23)
- Une vie qui découle de la croix (Colossiens 3.1-8)
- Christ et les relations dans l’Église, partie 1 (Colossiens 3.9-12)
- Christ et les relations dans l’Église, partie 2 (Colossiens 3.13-15)
- Célébrer Christ dans l’Église (Colossiens 3.16-17)
- Christ au sein du couple (Colossiens 3.18-19)
- Christ au sein de la famille (Colossiens 3.20-21)
- Christ et les relations professionnelles (Colossiens 3.22-4.1)
- L’impact de Christ dans le monde (Colossiens 4.2-6)
- Christ et la force d’une équipe (Colossiens 4.7-18)