Un pasteur vous répond

Quelle attitude adopter si mon conjoint n'est pas chrétien? (Épisode 46)

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Publié le

14 sept. 2016

Comment gérer les difficultés dans un couple lorsque la foi et les valeurs fondamentales divergent? Florent nous rappelle d'abord l'importance du choix du conjoint puis propose une approche basée sur l’amour, le respect et la foi, étant bien conscient que certaines situations peuvent être particulièrement complexes.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des épisodes existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.


Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La question est posée:

Une chrétienne est mariée à un non-chrétien musulman pratiquant, habitant sous le même toit, et ce dernier ne veut pas que la mère de leurs enfants les amène à l’église, ni leur parle de Jésus ou leur enseigne quoi que ce soit de chrétien. Le couple est malheureux, avec beaucoup de disputes devant les enfants, abaissant la maman devant eux, etc. Quelle serait la meilleure solution pour cette chrétienne dévalorisée devant ses enfants? Merci énormément, soyez béni pour tout ce que vous faites.

Alors tout d’abord, je suis vraiment triste, car je peux imaginer la souffrance, la représenter dans ma pensée, dans ma tête. C’est bouleversant de lire cette question, car ce n’est pas simplement une question théorique; c’est une question qui touche la vie de personnes qui souffrent.

Si je comprends bien l’Écriture, et je suppose que si tu as lu la Bible, tu seras d’accord avec moi, peu importe la nature ou le statut du couple, le couple doit être, même lorsqu’il y a un mélange de religions, un lieu de respect mutuel, de paix, d’affection, de soins réciproques et d’attention l’un envers l’autre. Je suis vraiment navré quand ce n’est pas le cas.

Il faut bien réaliser que l’institution du mariage est universelle. Elle est antérieure même à la chute, comme nous le lisons en Genèse 2.24:

L’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.

Donc, c’est bien avant la naissance de toute différence religieuse ou autre.

L’idée est qu’un homme et une femme qui s’unissent dans le mariage doivent le faire dans la perspective de se respecter mutuellement, d’être attentionnés l’un envers l’autre, de s’honorer réciproquement, de participer à un projet commun qui est un projet d’intimité, mais aussi, parfois, lorsque Dieu les accorde, d’élever des enfants ensemble et de contribuer à la vie d’une société et d’une Église.

Alors, manifestement dans ce cas-là, ce n’est pas le cas.

Avant de répondre spécifiquement à cette question, j’aimerais souligner que le mariage étant une entreprise difficile — et tout le monde est d’accord là-dessus — ce n’est pas évident de s’unir. Deux personnes égoïstes avec des passés différents s’unissent pour former une seule chair et vivre quelque chose qui doit refléter l’amour de Dieu et de son peuple; c’est vraiment un grand défi.

Pour ceux et celles qui m’écoutent et qui ne sont pas encore mariés, je ne peux pas trop souligner l’importance du choix d’un conjoint.

La manière dont je me le représente, c’est une sorte de triangle constitué de trois éléments:

Premièrement, une affinité partagée. Il doit y avoir une appréciation de l’autre. Quand Dieu présente Ève à Adam, il s’exclame et est réjoui de voir Ève. Il doit donc y avoir une affinité, une appréciation de l’autre. C’est un des coins du triangle.

Un autre élément est des valeurs communes. On voit la vie relativement de la même manière, pas parfaitement — cela ne sera jamais possible — mais on a des valeurs communes.

Le troisième aspect est la question de la sexualité. Bien entendu, si on met la sexualité en avant, le triangle est inversé, la pointe vers le bas, et il devient instable.

À mon sens, il est vraiment important de poser la question de l’affinité et des valeurs communes d’abord, puis de s’engager dans le mariage. La sexualité peut alors refléter ou renforcer ces deux autres éléments.

Bref, si les valeurs doivent être communes, manifestement, la religion fait partie de ces valeurs fondamentales qui orienteront grandement la vie d’un individu. Donc, ce que je vais dire n’a rien à voir avec une sorte de racisme religieux mais de bon sens. Une personne chrétienne qui épouse un musulman ne posera pas forcément un problème à cause de la religion, mais cela signifie qu’il y aura des valeurs différentes, une manière différente de voir la vie, la spiritualité, l’éducation des enfants, et notamment la question de Jésus-Christ, qui sera très différente et pèsera forcément sur la vie de couple.

Quand je parle de chrétien, je ne parle pas de chrétien sociologique, mais de personnes qui veulent faire de Jésus-Christ leur centre, leur vie, leur passion. À ce titre, je ne vois pas comment on peut partager cette passion avec quelqu’un qui n’aurait pas la même conception. Ce ne sont pas les mêmes valeurs.

On parle de musulman, mais cela pourrait être quelqu’un qui se dit chrétien seulement par rapport à quelqu’un qui vit une relation personnelle avec Jésus-Christ. Cela ne fonctionnerait pas non plus. De même, quelqu’un qui se dirait athée déclaré, cela serait difficile pour élever des enfants sans moqueries ni oppositions: “Je ne veux pas que tu parles de Jésus, c’est quoi ces sornettes!”

Cela est à considérer pour ceux qui ne sont pas encore mariés: il est essentiel de réaliser que l’affection, bien que très émotionnelle au départ, est plus difficile à maintenir lorsqu’on est constamment tiraillé par des valeurs différentes.

Alors parfois, on n’a pas le choix, on se marie, et puis soudainement, l’un se convertit et l’autre ne se convertit pas. Que faire dans cette situation? La Bible propose très explicitement de gagner son mari par le bon exemple.

En aucun cas par la moindre pression, par le fait de répéter constamment les choses, ou de narguer et d’humilier. Jamais! Mais de gagner par le bon exemple.

L'apôtre Pierre dit en 1 Pierre 3:

Vous, de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari, pour que, si certains d’entre eux ne croient pas à la parole de Dieu, ils soient gagnés à la foi sans parole, par votre conduite, en observant votre attitude respectueuse et pure.

Je suis conscient que la notion de soumission semble très anachronique et peu compréhensible dans notre monde contemporain. Il ne s’agit en aucun cas de penser à la soumission telle que la carpette peut l’imaginer, c’est-à-dire de devenir une sorte d’esclave ou d’être en situation de servilité. Ce n’est pas le propos qui m’intéresse ici, et cela pourrait faire l’objet d’une autre question.

Mais si un conjoint ne croit pas à la parole de Dieu, il doit être gagné à la foi sans parole, par la conduite, en observant une attitude respectueuse et pure. Je crois que le témoignage à donner est celui de quelqu’un qui renverse le mal par le bien. C’est ce que Romains 12.21 nous enseigne: il s’agit de donner l’exemple, le contre-exemple en fait, de ce que la personne vit. Si la personne donne l’humiliation comme modèle, c’est une situation très difficile à vivre, mais je pense que c’est l’orientation à suivre, si je comprends bien l’Écriture: donner l’exemple. On gagne l’autre par le bon exemple. Cela est également vrai pour les enfants.

C’est très certainement difficile de maintenir la joie, de garder cet esprit de bonheur qui va au-delà des circonstances difficiles, mais nous avons cette même exhortation dans 1 Corinthiens 7.12-15:

Aux autres, ce n’est pas le Seigneur [le Seigneur Jésus, qu’on n’a pas abordé dans les Évangiles] qui le dit, mais c’est moi: Si un frère a une femme non croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la renvoie pas; et si une femme a un mari non croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne le répudie pas. Car le mari non croyant est sanctifié par la femme, et la femme non croyante est sanctifiée par le frère; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis qu’en fait, ils sont saints.

Puis au verset 15:

Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la sœur n’est pas lié en pareil cas. Dieu nous a appelés à vivre dans la paix.

Ce que je constate, c’est qu’il doit y avoir un engagement, une orientation vers le fait de vivre ensemble, de rendre possible le vivre ensemble au mieux. Maintenant, si le non-croyant s’en va, le constat d’une séparation, et donc d’un divorce, semble légitime. Voilà, c’est la tragédie, c’est vraiment tragique dans une situation comme celle-ci, mais elle ne doit pas être provoquée par le départ du croyant.

Je vais quand même ajouter une notion: on a parlé dans la question d’humiliation, et c’est absolument terrible. Jésus a été humilié, les apôtres ont été humiliés, et les chrétiens sont parfois humiliés dans certains pays. C’est une constante et c’est tragique. Nous ne parlons pas ici de violence, n’est-ce pas? La violence est un crime qu’il faut dénoncer auprès des autorités.

Donc, une femme qui se ferait battre par un mari non chrétien, ou un mari qui se ferait battre par une femme non chrétienne, chrétien ou pas, cela doit faire l’objet d’une procédure de justice. Absolument, clairement, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. Dès la première fois, il faut inviter les proches à être au courant, il faut avoir des témoins de ce qui se passe, il faut peut-être envisager une thérapie de couple, parfois cela peut débloquer certaines situations. Mais lorsqu’il est question de soumission et d’attitude respectueuse, je ne parle en aucun cas d’une attitude où l’on accepte de se faire battre soi-disant pour Jésus-Christ.

Il est vraiment important de distinguer les choses et, à un moment donné, de ne jamais être seul dans ce genre de décision. Il faut s’entourer des conseils d’hommes et de femmes de confiance. Il est crucial de consulter des personnes pour évaluer si la situation est destructrice, au point de nous faire perdre notre identité ou de marquer gravement nos enfants.

Je dirais que ce sont des solutions extrêmes qu’il ne faut jamais prendre à la légère. Il est impératif d’en discuter avec son pasteur, avec les anciens de l’église, et avec les proches qui connaissent bien la situation.

En tout cas, je prie et j’espère que tous ceux qui se trouvent dans cette situation, et ceux qui connaissent des personnes dans cette situation, soient encouragés à dépasser le mal par le bien.

Je sais que c’est l’exercice le plus difficile que le Nouveau Testament demande à ses disciples: mourir à soi-même, prendre sa croix, et témoigner de la grâce que Christ nous donne dans les situations adverses les plus compliquées. Je veux vraiment prier pour qu’il y ait un renversement.

Je connais des situations où une personne s’est effondrée en voyant l’amour rendu pour le mal, et ce serait formidable si cela se terminait ainsi. Nous ne maîtrisons pas la réaction de l’autre, mais nous pouvons maîtriser notre propre réaction en comptant sur la force et la grâce de Dieu lorsque nous sortons de ce cadre.