Que dit ton sommeil sur ta théologie?

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Si le mal de dos était le problème du XXème siècle, le manque de sommeil est peut-être le mal du XXIème siècle! Je l’avais déjà dit, je dois veiller sur mon sommeil. En lisant le livre de David Murray, Reset je me suis encore pris une claque au chapitre trois. Rien de nouveau, mais des choses importantes à rappeler.

Dans son livre qui traite de comment éviter le burnout, Murray consacre tout un chapitre à la question du sommeil. Et il fait le lien entre sommeil et théologie.

Murray explique:

Montre moi ton rythme de sommeil et je te montrerai ta théologie, parce que nous prêchons tous un sermon par et dans notre sommeil.

Pour lui, ne dormir que 4 ou 5 heures par nuit, c’est prêcher que:

Je ne fais pas confiance à Dieu pour mon travail, mon Église ou ma famille.

Bien sûr, je crois que Dieu est souverain, mais il a besoin de toute l’aide que je pourrais lui apporter. Même si Christ a promis de construire son Église, qui prend les gardes de nuit?

Je ne respecte pas la manière dont le Créateur m’a créé.

Je suis assez fort pour pouvoir me passer du don que Dieu me fait de me donner le sommeil chaque jour (Ps 3.6; 4.9). Je me vois plus comme une machine que comme un être humain.

Je ne pense pas que mon corps et mon âme sont liés.

Je peux négliger mon corps sans que mon âme ne souffre. Je peux affaiblir mon corps sans affaiblir mon esprit, ma conscience et ma volonté.

Je n’ai pas besoin de démontrer mon repos en Christ.

Même si la Bible décrit le salut comme un repos, je laisse les autres se reposer. Je veux que les gens sachent combien je suis occupé, important et zélé. C’est beaucoup plus important que la démonstration du salut de Christ manifesté dans mon repos.

J’adore des idoles.

Ce que je fais au lieu de dormir met en lumière mes idoles: que ce soit les matchs de foot tard le soir, surfer sur l’Internet, le succès du ministère ou courir après une promotion. Pourquoi dormir quand cela ne fait que ternir ma réputation ou ma gloire?

Après avoir mis en lumière les conséquences et les implications théologiques de notre manque de sommeil, Murray liste des conséquences plus visibles (et certaines auxquelles on ne penserait pas):

  • Les conséquences physiques et les risques sur la santé: infections, attaques, cancers, infertilité…
  • Les conséquences sur les performances sportives et sur l’attention: Usain Bolt dort entre 8 et 10 heures, Lebron James dort 12 heures et Nadal 8 à 9 heures par nuit.
  • Les conséquences intellectuelles: difficulté à apprendre et à retenir, productivité en baisse.
  • Les conséquences émotionnelles: anxiété et instabilité émotionnelle.
  • Les conséquences sociales: à un certain niveau, nous sommes plus irritables, et plus enclin à créer des conflits; à un autre niveau, le manque de sommeil peut amener des conséquences beaucoup plus graves, comme s’endormir au volant par exemple.
  • Les conséquences financières: le sommeil faisant baisser la concentration, les capacités de réflexion et la productivité, le manque de sommeil coûte.
  • Les conséquences morales: un manque de sommeil est un risque accru de dépendance et de déviances morales.
  • Les conséquences spirituelles: manquer de sommeil, c’est risquer d’affecter notre relation avec Dieu et avec les autres.
  • Les conséquences dans le ministère: notre ministère récoltera également les ravages de notre négligence. Pour John Piper, veiller sur son sommeil, c’est veiller sur son ministère.

Mais après avoir listé les problèmes, Murray liste quelques pistes pour ceux, comme moi, qui ont encore à faire des progrès. Il recommande:

  • De mieux connaitre: la réalité du sommeil et comment notre corps fonctionne.
  • La discipline: si dormir est une priorité pour celui qui veut être un bon gestionnaire du corps que Dieu lui prête, il faut une discipline.
  • La routine: installer une routine est un moyen pratique de se préparer à dormir.
  • Un jeûne d’écrans: en éliminant les écrans avant de dormir, on met plus de chances de son côté de trouver le sommeil.
  • Un rythme familial: en famille, il faut se mettre d’accord sur les heures de coucher et sur la manière dont le rythme des uns ne vient pas perturber le rythme des autres.
  • L’exercice: le sport est un excellent moyen de bien se fatiguer… et de bien dormir.
  • Le contentement: si l’on est content avec ce que l’on a, nous n’aurons pas peur de « perdre » un tiers de notre vie à dormir. Vouloir gagner en se privant de sommeil sur le court terme, c’est être sûr de perdre sur le long terme.
  • La foi: dormir, c’est avoir foi dans la Parole de Dieu, il prend soin de nous (Mt 6.25-27), même pendant notre nuit (Ps 127.2; 3.5). Même pendant que nous dormons, nous sommes en sécurité (Ps 4.9).
  • Le conseil: d’autres chrétiens ou de mentors peuvent nous aider dans notre rapport au sommeil (et à l’activité, l’autre côté de la pièce).
  • L’humilité: Murray souligne très justement que, lorsque nous fermons les yeux chaque soir, nous disons « Je ne dirige pas le monde, ou l’Église, ou même ma petite vie. » Notre manière de gérer notre repos en dit long sur notre rapport à nous-mêmes et à Dieu.
  • Les périodes spéciales: certaines périodes sont différentes et requièrent de s’adapter, mais l’exception ne doit pas être la règle.
  • La sieste: une sieste peut être très rafraîchissante, et donner un boost d’énergie.
  • La médecine: certaines situations relèvent du médical et les insomnies doivent faire l’objet de consultations médicales.

Je conclus en citant Don Carson:

Parfois, la chose la plus sainte que vous pouvez faire dans tout l’univers, c’est d’avoir une bonne nuit de sommeil.

David Murray, Reset

Matthieu Giralt

Matthieu Giralt est cofondateur du site ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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R. Charrier