Ce que les missionnaires peuvent apprendre d'un dragueur

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Au cours des dix années que nous avons passées au Sénégal, mon mari Dan et moi avons aspiré à nous intégrer autant que possible dans notre culture d'accueil. Malgré toute notre formation en communication et adaptation interculturelles, il ne nous a pas fallu longtemps pour nous rendre compte du défi que cela représentait. 

Un apprenant de langue couronné de succès

Un jour, Dan a demandé à notre professeur de langue: « As-tu déjà connu un Américain qui s’est vraiment assimilé à la culture sénégalaise? ». Moutarou a rapidement répondu: « Oui, mais seulement un ou deux. L’un d’eux était un Américain qui vivait avec moi et qui est arrivé ici sans connaître un mot de français ou de wolof. En cinq mois, il parlait couramment les deux langues. Il était connu comme un dragueur et avait beaucoup de petites amies locales et leur mentait à toutes sur combien il les aimait, et tout cela en wolof! »

Nous avons entendu ce témoignage presque exactement cinq mois après notre arrivée sur le terrain. Et si nos compétences linguistiques avaient bien progressé, ni l’un ni l’autre n’aurait prétendu pouvoir dire quoi que ce soit d’important en wolof. Notre première réaction au comportement de ce dragueur (outre l’envie de sa rapidité d’acquisition de la langue) a été le dégoût à l’idée qu’un Occidental se comporte de la sorte, profitant des femmes par son charme et sa ruse.

Un défi pour les missionnaires

Nous avons réalisé rapidement que ce type faisait honte à beaucoup d’entre nous, missionnaires! S’il est impératif de parler une langue locale pour séduire le cœur des jeunes femmes à des fins immorales, combien plus l’est-il pour gagner le cœur des hommes et des femmes à l’amour de Dieu dans son Fils? La clé de son succès venait de son implication dans la communauté locale. Il vivait avec eux, mangeait avec eux, étudiait avec eux, faisait la fête avec eux.

Et c’est le cas des missionnaires qui réussissent le mieux. Ainsi, lorsque vous intercédez pour les ouvriers interculturels, priez pour qu’ils apprennent les langues comme le ferait un dragueur, c’est-à-dire pas seuls derrière un bureau ou un écran d’ordinateur, mais autour d’un thé ou d’un repas, tout en établissant des relations avec les gens du pays. Leur longévité sur le terrain en dépend.

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent dans leur Église locale et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Elle est coanimatrice du podcast Chrétienne avec Aurélie Bricaud, Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec), animatrice de sa chaîne YouTube d'enseignement textuel, blogueuse chez TGC Canada et auteure et éditrice du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu aux Éditions Clé en partenariat avec TPSG.

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