Je crois dans l’Esprit Saint (Le Symbole des Apôtres 9/13)

PentecôteCatéchismes et confessions de foi

L'Esprit est présent dans les premiers mots de la Bible (Gn 1.2) et dans les derniers (Ap 20.17) - et à chaque instant dans l'Histoire biblique. Il est impliqué dans tous les plans et actions de Dieu, les deux plus grands étant la création de l'univers et la rédemption de son peuple. Si nous voulons connaître Dieu et vivre en relation avec lui, nous devons comprendre qui est le Saint-Esprit et quels sont ses desseins pour nos vies. 

L’Esprit comme le vent ou le souffle de Dieu

Dans l’Ancien Testament, le mot hébreu pour Esprit est « ruach », que l’on peut traduire par « vent » ou « souffle ». Ainsi, parfois dans les Écritures lorsque nous lisons ces deux mots, l’auteur fait référence à l’Esprit. Cela est évident dans un certain nombre de passages qui parlent de l’Esprit insufflant la vie et l’ordre à la création (Ps 33.6; Jb 26.13; Gn 2.7; Jb 33.4; Gn 8.1).

L’Esprit délivre et donne du pouvoir aux saints de l’Ancien Testament

L’Esprit a toujours été impliqué dans la réalisation du salut en faveur de son peuple. Le plus grand événement rédempteur de l’Ancien Testament est l’Exode, qui est considéré comme étant la naissance de la nation d’Israël en tant que peuple de l’alliance de Dieu. En référence à l’Exode, Ésaïe 63.14 affirme que par son Esprit, l’Éternel « a mené au repos et conduit » Israël. Dieu a ainsi donné à Moïse et à Aaron le pouvoir d’accomplir de grands miracles par son Esprit. Au cours des pérégrinations ultérieures dans le désert, l’Esprit a fourni au peuple d’Israël des dirigeants doués, sous la forme de 70 anciens. De même, lors de la construction du tabernacle, Dieu a choisi Betsalel et d’autres artisans, qu’il a « rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence et de savoir pour toutes sortes d’ouvrages. » (Ex 31.3; cf. Ex 28.3, 35.31). Dans le livre des Juges, l’Esprit du Seigneur vient sur différents juges pour leur permettre de vaincre leurs ennemis: Othniel (Jg 3.10); Gédéon (Jg 6.34); Jephté (Jg 11.29); Samson (Jg 13.25, 14.6, 19, 15.14). L’Esprit vient aussi sur le roi Saül (1S 10.9,10) et sur le roi David (1S 16.13) et les habilite. Enfin, les prophètes de l’Ancien Testament sont remplis de l’Esprit afin de pouvoir communiquer le message de Dieu au peuple de Dieu (Mi 3.8).

L’Esprit dans la vie du Christ

1. La naissance de Jésus

Nous lisons en Matthieu 1.20 et en Luc 1.35 que Marie concevrait par l’Esprit Saint. De même que l’Esprit Saint a plané au-dessus des eaux lors de la création, de même l’Esprit a couvert Marie de son ombre lors de l’incarnation.

2. Le baptême de Jésus

Le baptême de Christ marque le début de son ministère et est l’une des rares occasions où nous voyons les trois personnes de la Trinité présentes. L’Esprit et le Père (« une voix venue du ciel ») attestent de l’identité de Jésus comme Fils de Dieu (Lc 3.22).

3. La tentation de Jésus

Si le baptême de Jésus atteste de sa divinité, sa tentation parle de son humanité. Et, une fois encore, l’Esprit est un acteur clé de cet événement puisqu’il conduit Jésus dans le désert pendant 40 jours pour y être tenté par le Diable (Lc 4.1-2).

4. Le ministère terrestre de Jésus

Jésus a opéré par la puissance de l’Esprit pendant son ministère terrestre (Lc 4.14). Il chassait les démons par l’Esprit de Dieu (Mt 12.28). En affirmant être l’accomplissement d’Ésaïe 61.1, Jésus a résumé son ministère pendant son incarnation comme étant une œuvre de l’Esprit (Lc 4.18):

L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; [Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,] pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur.

5. La passion de Jésus

La mort de Jésus sur la croix a été accomplie par la force soutenante de l’Esprit dans le Fils (Hé 9.14). L’Esprit, le Fils et le Père ont agi ensemble pour accomplir le plan divin de salut pour son peuple.

6. La résurrection de Jésus

La résurrection de Jésus d’entre les morts a également été un acte de collaboration entre les membres de la Trinité (Ga 1.1, Jn 2.19, 10.28, 1P 3.18, Ro 8.11).

7. L’ascension de Jésus

Le lien entre l’ascension et le don de l’Esprit est important. Jésus a promis qu’une fois le Fils glorifié, l’Esprit promis serait envoyé (Jn 7.39, 16.7). Par l’Esprit, Dieu applique l’œuvre accomplie de Christ dans la vie individuelle de ceux qui sont sauvés pour former une communauté alliancielle.

L’Esprit dans la vie du croyant

Au chapitre 2 des Actes, nous assistons à la naissance de l’Église. De même que l’Esprit a contribué à la formation du peuple de Dieu de l’ancienne alliance lors de l’Exode, de même il contribue également à la formation du peuple de Dieu de la nouvelle alliance à partir de la Pentecôte.

1. La régénération

La régénération est l’acte secret de Dieu au moyen duquel il communique une vie nouvelle dans l’Esprit. On l’appelle parfois la conversion ou la nouvelle naissance. C’est un don de vie là où il n’y en avait pas auparavant, et elle est nécessaire parce que nous « étions morts dans nos offenses et nos péchés » (Ép 2.1).

2. Le baptême dans l’Esprit

Le baptême est l’acte par lequel Dieu, par son Esprit, nous unit au Christ et à la communauté de la nouvelle alliance, l’Église. Contrairement à la croyance charismatique courante selon laquelle le baptême dans l’Esprit Saint est un événement postérieur à la conversion, le baptême dans l’Esprit est, en fait, simultané à la régénération. Il est impossible pour quelqu’un d’être chrétien et de ne pas avoir reçu le baptême dans l’Esprit (1 Co 12.13).

3. La plénitude de l’Esprit

Le remplissage de l’Esprit parle de la présence puissante de l’Esprit dans la vie et le ministère du croyant. Il s’agit d’une expérience récurrente, puisque Paul ordonne aux croyants d’Éphèse d’être « (continuellement) remplis du Saint-Esprit » (Ép 5.18).

4. La sanctification

La sanctification est le processus par lequel le croyant met à mort progressivement le péché et marche en nouveauté de vie. Cela est rendu possible par l’union avec Christ et par la plénitude de l’Esprit (Ro 8.9).

5. La dotation

En nous unissant à Christ et à son Église, l’Esprit nous rend capable de servir son peuple par l’utilisation de dons particuliers qu’il accorde à chaque croyant (Ro 12.6-8, 1 Co 12.4-11, 12.28). Les dons servent à unifier l’Église dans son édification en Christ.

6. La glorification

L’Esprit est le sceau de la promesse de Dieu d’un avenir glorieux, la garantie de notre héritage (Ep 1.14). Et l’Esprit assure dans nos cœurs la présence réelle du Père et du Fils jusqu’à ce que nous les voyions de nos propres yeux au ciel (Jn 14.23, Dn 7.13-14, Rv 22.1-3).

7. Le rôle unificateur de l’Esprit

Par son Esprit, Dieu fait de nous une famille, son Église universelle, internationale, invisible (1 Co 12,13). Dans nos cultures occidentales individualistes, nous oublions parfois cet élément de l’œuvre de l’Esprit, mais il est aussi central.

8. L’inspiration des Écritures

La Bible nous dit que l’Écriture est inspirée de Dieu, ou, littéralement en grec, insufflée par Dieu (2 Tm 3.16). Comme nous l’avons mentionné au début, le souffle de Dieu et l’Esprit de Dieu sont souvent des termes interchangeables. D’autres passages donnent du poids à l’argument selon lequel l’Esprit lui-même a insufflé l’inspiration aux auteurs de l’Écriture, notamment 2 Pierre 1.21 et Actes 1.16, 4.25. L’Écriture possède donc une puissance divine parce qu’elle est le produit de l’Esprit divin.

Implications

1. Elle nous pousse à dépendre de l’Esprit

L’étude de la pneumatologie, ou la doctrine de l’Esprit, n’est pas quelque chose que nous séparons de notre marche avec Christ. Au contraire, la connaissance du rôle central de l’Esprit dans l’histoire de la rédemption ainsi que dans notre propre salut, nous aide à vivre dans la dépendance de l’Esprit. Nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes. Nous avons besoin de lui. Le même Esprit qui nous a sauvés et fait de nous un membre de sa famille est l’Esprit qui nous soutient jusqu’à la fin. Parfois, nous croyons à tort que Dieu nous a ouvert les portes de son royaume, mais qu’il nous incombe entièrement de veiller à nous comporter de manière à mériter d’y rester. C’est tout simplement faux. Du début à la fin, nous dépendons de l’Esprit pour nous garder. Oui, nous travaillons à notre salut avec crainte et tremblement, mais nous le faisons en reconnaissant à quel point nous sommes incapables de vivre dans la justice par nous-mêmes. C’est pourquoi nous reconnaissons que c’est Dieu qui est à l’œuvre en nous pour vouloir et faire son bon plaisir (Ph 2.12-13). Concernant le cinquième point du calvinisme, nous ne croyons donc pas tant à la persévérance des saints qu’à la préservation des saints.

2. Elle nous rappelle notre finitude

Lorsque nous considérons l’œuvre de l’Esprit dans la création de l’univers, nous nous rappelons notre finitude, notre caractère de créature. Nous apprécions la beauté de la création et prenons conscience du rôle qu’y joue l’Esprit de Dieu. L’Esprit apporte l’ordre et la vie à partir des ténèbres et du chaos. Cela illustre son caractère et sa mission, que nous verrons également dans le monde spirituel. Tout cela engendre l’humilité et l’adoration.

[Note de la rédaction: Angie a co-écrit cet article avec son mari, Daniel.]

Pour aller plus loin:

Daniel Thornton

Daniel Thornton (Th.M., Dallas Theological Seminary), missionnaire avec Crossworld, a servi au Sénégal pendant 10 ans comme professeur de théologie et coach de pasteurs. Installé à Montréal depuis août 2017, il sert comme ancien à l’Église Baptiste Évangélique Emmanuel et en tant que professeur à SEMBEQ et Parole de Vie. Marié depuis 2005 à sa chère épouse Angie, ils ont deux filles.

Ressources similaires