Quelques conseils aux psychologues chrétiens (et à ceux qui les consultent)

Ces rencontres sont toujours enrichissantes, et les personnes recherchant ce type d’accompagnement sont souvent très motivées, ce qui conduit à de beaux résultats. Cependant, certains aspects m’interpellent et méritent réflexion. Ces observations ne sont pas des "signaux d’alarme" suggérant une impossibilité d’accompagnement, mais plutôt des points d’attention dont nous devons être conscients:

• Il est possible de mettre en place des mandats, de définir des cadres et d’établir des modes de fonctionnement tout en posant des questions claires sur la théologie des personnes. Toutefois, cela n’élimine pas le fait que chacun appréhende la théologie et les choses de Dieu à sa manière. Lorsque l’accompagnement se fait en dehors de votre Église locale, ces écarts peuvent être plus marqués. Il est donc essentiel de rester attentif à vos propres présupposés. Méfiez-vous de la façon dont vous pourriez naturellement interpréter la théologie de la personne accompagnée: elle ne la comprend peut-être pas exactement comme vous l’imaginez. Il faudra donc éclaircir et expliciter au maximum votre point de vue. Les termes peuvent ne pas avoir la même signification pour chacun, et la perception de certaines doctrines peut varier… S'aligner sur ces points avec la personne est crucial.
• L’une des premières questions que je pose en cas de doute est la suivante: “Des membres de ton Église sont-ils au courant de tes problématiques?” Si la réponse est "non", et si les relations au sein de l’Église le permettent, j’encourage vivement la personne à ne pas rester isolée, mais à partager ses préoccupations avec un responsable ou, au minimum, un frère de confiance. L’aspect "para-ecclésial" est selon moi essentiel. L’Église locale devrait constituer le cadre de référence pour tout accompagnement.
• Travailler avec des personnes issues de différents contextes d’Église peut aussi poser des défis, notamment en cas de désaccord théologique. La personne peut ne pas partager votre confession de foi ou votre théologie. Bien que cela soit rare, ces différences peuvent mener à deux conséquences: l'accompagnement pourrait ne pas se poursuivre, ou vous risquez de créer une dissonance par rapport à ce que son Église lui enseigne.