4 leçons pour gérer son temps de manière fructueuse

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Les actes d’amour ne tombent pas du ciel. Nous pouvons parfois expérimenter le pouvoir de l’Esprit d’une manière telle que nos bonnes actions semblent jaillir naturellement de notre cœur, par nos mains, et au bénéfice des autres.

Mais cueillir du buisson des baies bien mûres à un moment donné ne signifie pas qu’elles sont venues d’un coup. Il a fallu des semaines et des mois d’ensoleillement, de pluie, de nutriments et des conditions optimales pour aboutir à la lente croissance du bon fruit. Il en va de même de nos actes d’amour donnés pour le bien des autres.

Pour produire de l’amour, il existe un processus. Paul recommande à Tite, son protégé, d’agir de la manière suivante:

Il faut que les nôtres aussi apprennent à exceller dans les œuvres bonnes, pour subvenir aux nécessités urgentes, afin de ne pas être sans fruit.

Tite 3.14

Les bonnes œuvres ne tombent pas du ciel. Subvenir aux besoins des autres n’est pas inné. C’est un processus – un apprentissage – d’apprendre à exceller au bien.

Une discipline spirituelle marquante consiste à apprendre à gérer son temps pour accomplir notre mission d’amour, à la fois d’une manière programmée et flexible. Dans un article [ENG], nous suggérions de réserver des plages horaires bien calées de travail proactif, couplées avec de généreuses portions de flexibilité planifiée afin de pouvoir répondre régulièrement aux besoins imprévus des autres. Maintenant, afin de rendre ces principes plus concrets, nous allons présenter quatre leçons pour gérer notre temps d’une manière fructueuse, et cela, afin d’accomplir notre mission d’amour.

1. Considérez votre appel

Dieu a donné à chacun de nous des dons pour le bien commun (1Co 12.7). Il nous a gratifiés d’une grande variété de dons, de services et d’activités parmi son peuple (1Co 12.4-6). Concernant notre « appel » professionnel, nous pensons souvent qu’il est plus facile d’identifier comment Dieu pourrait nous utiliser dans le futur plutôt que ce à quoi il nous appelle aujourd’hui. Par exemple, il peut être difficile pour un étudiant en école de commerce qui sent un « appel » à se lancer un jour dans les affaires pour la gloire de Dieu, de réaliser que son appel actuel est d’être étudiant, même si le temps le rapproche de plus en plus de sa vocation à être un businessman.

Notre appel professionnel – cette vocation de tous les jours pour laquelle Dieu a conçu notre tête, notre cœur et nos mains pour une période particulière de la vie – découle non seulement de nos propres aspirations et de la confirmation des autres, mais il vient aussi d’occasions concrètes. Quelques-uns pourraient sentir un appel pour un nouveau travail, confirmé par l’approbation enthousiaste de leurs proches. Mais en attendant que les portes s’ouvrent et qu’arrivent les premières opportunités concrètes pour travailler dans ce nouveau domaine, cet appel reste dans la sphère du futur. Nous pouvons alors négliger notre devoir actuel au détriment de notre joie et du bien des autres.

2. Planifiez avec des « grosses pierres »

Ensuite, à la lumière de l’appel de Dieu pour nous aujourd’hui, identifiez les principales priorités qui permettent de l’accomplir. En général, ces priorités seront fortement compromises, pour ne pas dire abandonnées, si nous ne les planifions pas de façon intentionnelle.

Quelques-uns ont appelé ça les « grosses pierres ». Nos cailloux sont ces petites choses pour lesquelles nous consacrons régulièrement du temps mais qui ne servent pas directement les priorités de notre appel. Si nous mettons en premier les grosses pierres dans la jarre de notre emploi du temps, nous serons alors capables de remplir les espaces avec plein de petits cailloux utiles. Mais si nous mettons les cailloux en premier, les grosses pierres ne rentreront probablement pas.

3. Rentabilisez au maximum vos matinées

Prenez l’exemple des psalmistes (Ps 5.3; 30.5; 46.5; 59.16; 88.13; 90.5-6, 14; 92.2; 143.8) et de Jésus lui-même (Mc 1.35), et rentabilisez au maximum vos matinées.

Toutes les études confirment l’importance des premières heures de la journée pour accomplir les aspects les plus importants (et souvent les plus intensifs) de notre appel. Le matin, nous sommes généralement au top de notre forme et avons l’esprit aiguisé pour travailler de manière créative et proactive. Le matin, il y a aussi moins de risques pour que nous soyons distraits de notre tâche par des interruptions et des urgences, au fur et à mesure que la journée avance.

La manière dont nous utilisons nos matins en dit long. Combien d’entre nous peuvent témoigner que là où est ton matin, là aussi sera ton cœur? Quand nos priorités quotidiennes principales s’orientent vers Jésus et l’écoute de sa voix dans les Écritures, nous serons plus à même de leur laisser de la place dès le matin, pour éviter que quelque chose les étouffe plus tard dans la journée.

Ensuite, en ce qui concerne notre vocation, la manière dont nous utilisons les premières heures de l’horloge peut être déterminante. Comme il peut être difficile de résister à la procrastination pour nos tâches les plus intensives et exigeantes (les « grosses pierres »), le moment le plus stratégique pour s’y attaquer est de bonne heure le matin. Parce que la préservation de nos matinées doit être guidée par l’amour, pensez à ceci: en défendant la préciosité de nos matinées contre les choses frivoles, nous sommes désormais libres pour prendre les armes et faire reculer les ténèbres en ayant la flexibilité nécessaire pour pratiquer des actes d’amour imprévus. Cela nous amène à la quatrième et dernière leçon.

4. Créez de la flexibilité pour répondre aux besoins des autres

Jusqu’ici, nous avons été plutôt implicites sur la manière dont ces conseils très vastes de gestion du temps peuvent être utilisés au service de l’amour. Soyons donc plus explicites maintenant.

Nous avons vu d’un côté la nécessité d’entretenir avec soin notre appel, de planifier notre temps en fonction des priorités et d’utiliser au mieux les premières heures de la journée. Tout cela est mis au service de l’amour en tant que manifestation proactive de notre vocation à servir et bénir les autres. Après tout, il s’agit là de notre appel dans son sens le plus pur et le plus profond, à savoir comment Dieu nous a préparés, avec nos talents particuliers et en fonction de la période de notre vie, à consacrer régulièrement du temps et de l’énergie pour le bien des autres. C’est la dimension proactive de notre appel.

Mais de l’autre côté, connaître nos dons et respecter nos priorités en les bloquant dès le matin nous permet d’être réactifs tout au long de la journée, en répondant aux besoins des autres que nous n’avions pas prévus, qu’ils soient petits ou grands, évidents ou cachés. L’amour, c’est à la fois de gros blocs planifiés pour pratiquer nos actes d’amour proactifs, mais c’est aussi des marges de flexibilité pour répondre aux besoins non prévus des autres lorsqu’ils apparaissent.

Souvenez-vous des paroles de Jésus

Ce découpage temporel correspond bien aux chrétiens hédonistes qui se souviennent de la parole de Jésus qui a dit lui-même:

Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Actes 20.35

La plus grande joie ne vient pas du temps gaspillé, accumulé ou utilisé égoïstement, mais d’un amour qui se sacrifie lui-même pour les autres, à la gloire de Dieu, quand nous déployons notre temps et notre énergie pour le bien des autres et trouvons notre joie en eux.

Après tout, les actes d’amour ne tombent pas du ciel.

David Mathis

David Mathis est rédacteur en chef du site desiringGod.org et pasteur à Cities Church à Minneapolis-Saint Paul. Il est marié et père de quatre enfants. Il est l’auteur du livre Trouver sa joie en Dieu.

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